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L'APOTRE PAUL

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Lorsque l'on considère la place qu'occupe l'oeuvre de Paul dans le Nouveau Testament, une étude de la vie de l'Apôtre, de son cheminement intellectuel et spirituel, et du milieu dans lequel il a évolué s'imposent, si l'on veut pénétrer le sens profond de sa pensée et découvrir tous les fondements de sa théologie. Mais parler de la vie de Paul n'est pas une entreprise qui va sans problèmes. Le nombre de vies de Paul où il parait tour à tour un penseur génial qui a su faire dégager le christianisme des griffes du judaïsme, un corrupteur de la pure pensée de Jésus, celui qui l'a hellénisée et trahie... Rassembler des informations à son sujet n'est pas si facile que cela pourrait sembler. L'océan sans limites de la production moderne.

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DU JUDAISME AU CHRISTIANISME

bulletORIGINE

La famille
Si l'on sait que Paul est né à Tarse, on ne peut pas par contre fixer avec précision sa date de naissance. On opte généralement pour la période de 2 à 10 après J.C. Ac. 7:58 parle de lui, au moment du martyre d'Etienne comme d'un jeune homme. Ce terme général n'est pas d'un grand secours, car il couvre l'âge de 20 à 30 ans. Le terme de vieillard dont Paul se qualifie en Philm. 7, n'est pas plus précis que le premier. Mais le zèle, le sens des responsabilités, la confiance que lui témoigne le sanhédrin, tout autant que la formation religieuse très poussée suggèrent qu'au moment de sa lutte contre les chrétiens il était âgé autour de la trentaine, et qu'ainsi sa naissance est à placer quelques années avant 10 après J. C.

Paul est né dans une famille juive (Ph. 3:5) et se présente comme citoyen de Tarse en Cilicie (Ac. 21:39). On peut supposer que son père était tisserand, ou fabricant de tentes, comme il le sera lui-même. Sa famille était vraisemblablement assez aisée, car elle a pu recevoir la citoyenneté romaine. Elle appartient à la diaspora, qui constitue une dimension très importante de la réalité juive de l'époque. Juridiquement, les Juifs jouissaient d'une grande autonomie. Leur religion était religio licita. Ils étaient dispensés du culte de la cité et du culte de l'empereur. Comme ils refusaient de se battre le jour du sabbat, ils étaient également dispensés du service militaire. La vie de la communauté était organisée autour de la synagogue, centre de la vie religieuse et sociale. C'est là où Paul se rendait chaque fois qu'il se trouvait dans une ville pour annoncer l'Evangile.

Paul appartenait à une famille qui avait les mêmes droits que les autres tarsiotes. Mais elle était sans doute très conservatrice ; elle parlait l'araméen et l'hébreu et les lui a appris (Ac. 22:1ss). Il pouvait ainsi se dire hébreu.

La ville de Tarse
Il ne nous reste que peu de vestiges de la ville de Tarse datant de l'époque romaine. Elle était autrefois une ville très prospère, située près de la mer, avec un port sur le fleuve Cydnus. Capitale de la Cilicie, qui était devenue province romaine en 68 avant J.C., la ville était renommée par la fabrication du cilice, étoffe faite de poil de chèvre et utilisée pour la fabrication des tentes. On estime qu'elle avait environ 300.000 habitants d'origines variées. C'était une ville universitaire et le géographe grec Strabon en fait l'éloge, parlant de ville "passionnée par la philosophie" qui est en passe de "surpasser Athènes et Alexandrie" ; elle "possède des écoles pour toutes les branches des arts libéraux", c'est la "métropole de la Cilicie". On peut comprendre que Paul puisse en parler comme d'une ville de renom (Ac. 21:39). Du point de vue religieux, Tarse est une ville comme les autres. Chacun y amenait ses dieux ; dieux régionaux, dieux du panthéon grec, culte de Rome et d'Auguste s'y côtoyaient.

bulletENFANCE

Notre information directe au sujet de l'enfance de Paul est très mince : Ph. 3:4-6 et Ac. 22:3-5. Pour avoir davantage d'éléments, il faut faire appel à des informations que laisse apparaître sa carrière postérieure et à des connaissances plus générales sur Tarse, le judaïsme de la diaspora, le milieu hellénistique, les écoles rabbiniques. Certaines questions sont toujours discutées. On s'interroge encore, par exemple, pour savoir s'il a vécu longtemps à Tarse, ou même, quand le témoignage de Luc est mis en doute, s'il y est né. La plupart toutefois pensent qu'il y a passé sa jeunesse avant de venir à Jérusalem. Si l'on tient compte des connaissances de Paul, on peut dire qu'il est resté jusqu'à 15 ans. En effet, comme il ne connaît pas la pensée philosophique grecque on peut supposer que son étude du grec cessé à l'âge de 15 ans. Ce qui est certain c'est qu'il est venu à Jérusalem. Il a passé une partie de son enfance à Tarse et une autre à Jérusalem. Il y fut envoyé par ses parents pour se former au rabbinat

bulletFORMATION

Formation grecque
Elle a lieu à Tarse, jusqu'à 15 ans. Pas d'apprentissage de la rhétorique ni de la philosophie qui sont enseignées à partir de 15 ans.L'apprentissage a dû se faire par l'intermédiaire d'un esclave. En effet un pharisien ne pouvait envoyer son fils dans une école païenne.

Paul n'a pas pu recevoir une éducation hellénistique complète. Le temps qu'il a passé à Tarse ne le lui permettait pas. Les procédés littéraires et argumentatifs qu'il emploie dans ses lettres révèlent qu'il n'a pas étudié la grammaire et la rhétorique selon le cursus proposé par les maîtres de l'époque. Mais il est certain qu'un homme de l'envergure de Paul n'a pas laissé échapper l'occasion de profiter de l'esprit hellénique. C'est ainsi que le Seigneur le préparait à être l'Apôtre des Nations. En effet, le milieu où il est né était favorable à son développement. On trouvait à Tarse une grande université de l'empire romain. La philosophie qui y dominait était le stoïcisme. Le précepteur de l'empereur Auguste, Athénodore, était un philosophe stoïcien qui venait de Tarse.

Paul utilise des procédés littéraires courants, en particulier dans la philosophie populaire, comme la diatribe. C'est un procédé par lequel l'auteur développe un dialogue avec un interlocuteur fictif. Le mot diatribe signifie "entretien". C'est dans le courant cyniquo-stoïcien que ce procédé va se développer. L'interlocuteur exprime l'opinion vulgaire. Le philosophe exprime, quant à lui, la juste opinion. Il utilise à cet effet tous les procédés de la rhétorique, et tient l'auditoire en haleine. On retrouve ce procédé chez Paul, en particulier dans Ro., 1 et 2 Co. On le voit dans les interrogations comme "que dis-tu ?" ; en Ro. 2.1 : "tu es donc inexcusable..." ; en Ro. 3.3,4 : "Quoi donc ? Si quelques-uns n'ont pas cru, leur infidélité annulera-t-elle la fidélité de Dieu ? Qu'ainsi n'advienne est une formule courante pour réfuter une opinion considérée inexacte. D'autres éléments sont des marques d'une bonne connaissance populaire, ainsi l'emploi des illustrations comme celles des jeux du stade, les images militaires.

Une autre caractéristique de la formation paulinienne qui en fait un trait typique de son style est l'antithèse : mort-vie, chair-esprit, ténèbres-lumière, sagesse-folie.

Dans Ac. 17, Paul cite plusieurs auteurs païens, mais ces citations ne sont empruntées ni aux philosophes, ni aux grands écrivains ou poètes de la Grèce classique. On trouve tout d'abord au verset 28 une ligne attribuée à Epiménide le Crétois. Paul cite une ligne d'un quatrain qui présente les paroles d'un héros crétois, Minos, adressées à son père Zeus pour protester contre la prétention des crétois à posséder chez eux la tombe de Zeus. Tite 1:12 également cite ce quatrain.

Ac.17 : 28 reproduit une autre citation que les Pères de l'Eglise attribuent à un certain Aratus, poète de Tarse au 3ème siècle avant J.C., extraite de ses Phaenomenae. Paul cite des auteurs qui ne sont pas parmi les plus grands. Cela laisse supposer comme probable qu'il n'ait jamais fréquenté d'école philosophique hellénistique, mais qu'il a plutôt été en contact avec la philosophie populaire.

Pharisien à Jérusalem
Paul arrive à Jérusalem pour acquérir une formation rabbinique. L'enseignement qu'il devait recevoir est fondé sur la pratique de la Loi (Ecriture et Tradition des Pères). A ce moment ce sont les Pharisiens qui occupent la scène. La plupart des écoles de scribes se rattachent à ce mouvement. Paul aura pour maître un pharisien, Gamaliel 1er l'Ancien (Ac. 22:3), il est mentionné en Ac. 5:34-39. Il se rattachait au courant de Hillel, et jouissait d'un grand prestige parmi ses contemporains (Ac. 5:34) et dans la tradition juive. C'est un des rares docteurs à être nommé rabban, titre plus honorifique que celui de rab, ou rabbi. Une vieille tradition chrétienne, sans doute fondée sur son attitude en Ac. 5, l'a fait se convertir au christianisme.

Paul a appris aux pieds de Gamaliel les règles de l'interprétation des Ecritures élaborées par Hillel : raisonnement à fortiori ; raisonnement par analogie ; induction d'un principe à partir d'un passage de l'Ecriture, à partir de deux passages ; général et particulier, particulier et général ; élucidation d'un passage de l'Ecriture à partir d'un passage analogue ; déduction à partir du contexte". Paul recourt souvent à ces règles pour l'interprétation des textes Ecritures qu'il cite.

En plus de l'interprétation des Ecritures, Paul devait apprendre à résoudre tous les problèmes de casuistique. Il était sûrement un brillant disciple ; son zèle l'a vite fait remarquer, puisqu'il va jouer un rôle important alors qu'il est encore jeune. Cette importance ira d'ailleurs croissant ; Paul, en effet, sera le moteur de la persécution contre les chrétiens ( Ga. 1:12ss). Il a choisi de suivre la tendance la plus rigide au sujet de la loi. Il s'est ainsi engagé à pratiquer la mission juive auprès des païens selon les critères les plus sévères, en prêchant la circoncision pour quiconque voulait embrasser le judaïsme. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre Ga. 5:11.

Le problème fondamental qui devait se poser au futur apôtre était celui du salut. Il le considérait tout d'abord sur le plan moral, c'est-à-dire comme le passage du péché à la sainteté. Il y a en outre un aspect juridique, en rapport avec la Loi ; il fallait accomplir cette Loi et y être fidèle, pour devenir juste. De plus, ce salut doit être conçu de manière cosmique. On attend la résurrection des corps et la délivrance de la création. Il doit s'opérer de façon historique et collective à travers le peuple élu pour sauver ses membres et à travers lui les autres peuples. Cela se fera dans les derniers temps et autour d'un chef, le Messie.

bulletLA CONVERSION DE PAUL

Situation de l'Eglise
La conversion de Paul a lieu alors qu'il persécutait l'Eglise. Une thèse courante au sujet de cette persécution (Ac. 8) est qu'elle aurait été dirigée non pas contre la totalité de l'Eglise mais seulement contre les chrétiens hellénistes, qui auraient été plus radicaux dans leur contestation de la Loi et des sacrifices. En effet le discours d'Etienne paraît , à ce titre, un modèle du genre. Ces hellénistes étaient les Juifs de la diaspora, parlant grec, au contraire des hébreux, chrétiens palestiniens, qui parlaient araméen. Un autre argument pour appuyer cette thèse : lors de la persécution les chrétiens de Jérusalem quittent la ville, mais pas les apôtres (Ac. 8:1). Ce texte voudrait dire que ce sont les chrétiens hellénistes qui quittent la ville, le groupe désigné par le mot apôtres désignant en fait la section hébraïque jointe aux apôtres. Ce sont d'ailleurs les Juifs hellénistiques qui seront les pionniers de l'évangélisation. Ce point de vue est assez populaire pour se trouver dans les notes de plusieurs versions bibliques et chez certains auteurs évangéliques. Cependant, le livre des Actes parle ici des apôtres, et pas d'une section plus importante. On peut ensuite comprendre Ac. 7, non comme une contestation radicale du temple, mais plutôt dans le sens qu'on ne peut pas limiter Dieu à un édifice. Etienne reproche aux Juifs de concentrer Dieu dans le temple. N'oublions pas non plus que les premiers à avoir fait les frais de la persécution ce sont les apôtres. Paul a pris une part importante dans la poursuite des chrétiens. Les Actes rapportent avec détail son acharnement à les persécuter.

Motifs de la persécution
Pour expliquer la persécution des chrétiens, Paul parle de son zèle (Ga. 1:14 ; Ph. 3:6). Il s'agit pour lui d'un attachement passionné qui doit caractériser tous les membres de l'alliance. Le zèle est lié à l'idée d'un dieu jaloux, intransigeant, et trouve dans l'A.T. de nombreuses illustrations : le zèle de Phinéas (Nb. 25), d'Elie, de Mattathias, dans la période des Maccabées. Mal compris, il aboutit au fanatisme. C'est ainsi qu'apparaît le mouvement zélote, qui veut se donner pour tâche de purifier la Palestine des Romains. On peut penser que Paul ait eu une sympathie pour eux sans en être un.

Il n'y a pas eu un seul motif à la persécution des chrétiens. La proclamation qu'un crucifié est le Messie a dû scandaliser les Juifs, et surtout Paul qui savait que la loi disait maudit quiconque qui fut pendu (Deut. 21:23 ; Ga. 3:13). Certes d'autres Juifs se prétendaient être le Messie, sans pour autant être poursuivi par les autorités juives. Mais le cas de Jésus est particulier, car il fut condamné par le Sanhédrin. Le proclamer donc Messie, et même Fils de Dieu, c'était dénoncer du même coup cette autorité, et saper son autorité. Par ailleurs, le christianisme est un reniement de l'héritage juif et une imposture. Paul pressent que la place d'Israël, du Temple, de la Loi sont en cause dans ce nouveau mouvement. Le discours d'Etienne a sûrement fait prendre conscience à Paul de la menace que représentait la nouvelle doctrine pour sa foi. Il ne faisait pas de distinction entre hellénistes et hébreux qui s'attachaient encore à la loi. Son fanatisme ne lui permettait pas d'entrer dans des considérations typiquement modernes, d'autant plus qu'il ne devait pas connaître les différences entre les deux groupes. Pour lui, il fallait mettre fin à la secte en poursuivant ses adeptes jusqu'à la mort. Etienne sera la première victime.

La conversion
On trouve trois récits de la conversion de Paul dans le livre des Actes (Ac. 9 ; 22:4-21 ; 26:9-18), que nous présentons sous forme de synopse :

Ces trois rapports ont des accents différents. Ac. 9 donne une grande importance à Ananias. Ac. 22 insiste sur le passé de Juif zélé, le discours est adressé à des Juifs. Il distingue l'événement de Damas d'une autre vision qui lui est accordée dans le temple (v. 21) où il reçoit l'ordre d'aller prêcher aux nations. Ac. 26 ne mentionne pas Ananias, mais le message reçu sur le chemin de Damas est prolongé et explicité dans le sens de la mission. Les trois récits comprennent le préambule sur la persécution, le récit de la conversion, et se prolongent par la mention de la prédication à Damas et la visite à Jérusalem jusqu'au départ pour Tarse. S'agissant de Ac. 9, on a voulu y voir un récit soigneusement composé, qui a recours à de nombreux motifs de l'A.T. , telle que lumière, chute, vision, pour conclure qu'il ne peut être la transcription des faits tels qu'il se sont déroulés. En outre, on accuse les trois récits de ne pas se recouvrer exactement ; certains même disent qu'il y a des contradictions. C'est tenir Luc pour un piètre écrivain que de l'accuser ainsi. Comment ne se serait-il pas rendu compte de ces grossières contradictions ? En réalité, il faut tenir compte des auditoires des récits pour voir que chaque fois le même événement est rappelé d'un point de vue particulier. Le premier récit est celui de l'historien Luc le deuxième est celui de Paul, le personnage central de ce même récit. Pourquoi Paul aurait-il été obligé de raconter exactement les mêmes détails chaque fois qu'il racontait son expérience ? La soi-disant contradiction n'est en fait qu'une autre confirmation de la haute valeur historique des Actes.

Les faits rapportés par Luc sont appuyés par les propres paroles de Paul. Il les rappelle, dans Ga. 1:15-16a. Cette phrase est d'une importance capitale car elle constitue le nerf de l'argumentation, en cette première partie de l'épître : montrer l'origine divine de la mission de l'auteur. Paul reçoit une révélation qui lui donne accès à la connaissance du Fils. Par ailleurs, l'apôtre affirme avoir vu le Seigneur. "Ne suis-je pas apôtre, dit-il aux Corinthiens, n'ai-je pas vu le Seigneur ?" (1Co. 9:1). C'est ce qui fait de lui un apôtre au même titre que les autres apôtres. Paul se proclame donc comme un authentique témoin de la résurrection du Christ, ce qu'il dit aussi en 1Co. 15:5-7 ; les deux textes renvoient sûrement à ce qu'il a vécu sur le chemin de Damas. Un autre passage permet d'ajouter à la vision et à la révélation, la lumière. Paul, s'étendant sur la grandeur et la faiblesse du ministère apostolique, écrit en 2Co. 4:6 : "En effet, le Dieu qui a dit : "que du sein des ténèbres brille la lumière", est celui qui a brillé dans nos coeurs, pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu, qui est sur la face du Christ". Les trois éléments de l'expérience de Paul telle qu'il en parle se retrouvaient dans la description qu'en fait Luc. Cette expérience n'est pas une découverte progressive ; c'est une transformation immédiate, comme le souligne le aussitôt de Ga. 1:16.

La vocation de Paul
L'expérience de Paul a été expliquée de nombreuses manières. Klausner y a vu une crise d'épilepsie. D'autres en s'appuyant sur Ro. 7 l'ont interprétée dans le sens de solution à un conflit intérieur que Paul aurait connu en tant que Juif. Mais cela est absolument contraire à ce que lui-même dit. Bien loin de vivre un conflit, il se vantait et tirait un grand orgueil de son respect scrupuleux de la Loi. L'interprétation existentialiste identifie la conversion de Paul à une nouvelle compréhension de soi. "La conversion de Paul , c'est la résolution d'abandonner toute sa compréhension de soi antérieure, que le message chrétien mettait en question, et de comprendre son existence d'une manière nouvelle". Le chemin de Damas signifie certainement une nouvelle compréhension de sa relation avec Dieu et le monde mais cette compréhension suit l'expérience ; elle en est le résultat non le contenu la signification profonde. Certains ont pensé que Paul a bénéficié d'une révélation intérieure.

La manière dont Paul parle de son expérience initiale montre qu'elle est à ses yeux l'événement décisif de sa vie de chrétien et d'apôtre. Sa rencontre avec le Christ est, pour lui, l'appel au ministère, au déploiement du zèle vrai ; c'est l'accueil d'une mission divine qui lui est confiée. Depuis Damas, Paul se sait appelé à être apôtre. On ne peut parler de sa "conversion" sans parler de sa vocation au ministère apostolique. La direction de sa mission lui est clairement indiquée : "ramener à l'obéissance de la foi toutes les nations" (Ro. 1:5). Il est choisi, appelé, envoyé et la direction maîtresse de sa mission est indiquée. Et l'on pourrait dire que Paul a toujours une conscience aiguë de sa responsabilité ; il se savait un privilégié du Seigneur et lui en a été totalement reconnaissant mais aussi et surtout dévoué (1Co. 15:9 ; Phil. 1:21ss). Le souvenir de cet événement suscitait en lui une immense reconnaissance. Il le comparait aux vocations prophétiques de l'Ancien Testament, celle de Jérémie en particulier (Ga. 1:) et aussi la vocation du serviteur de l'Eternel.

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DE LA CONVERSION
AU PREMIER VOYAGE

bulletPAUL A DAMAS

Luc nous dit que Paul fut conduit, après la rencontre bouleversante avec le Christ, jusqu'à Damas. Celle-ci est une cité très vénérable, habitée depuis longtemps, largement hellénisée par le pouvoir séleucide. La ville a été placée sous le patronage de Dionysos. Elle a eu très tôt une colonie juive en son sein. On repère aujourd'hui la voie Droite de Ac. 9:11, mais elle a été envahie par toutes sortes de constructions : on ne peut imaginer la proportion ancienne de cette rue. Elle était longue de deux kilomètres, large de 30 m, bordée de portiques. On montre aujourd'hui dans une crypte la maison d'Ananias, sans garantie d'authenticité.

On ne sait pas trop l'origine de la communauté des chrétiens de Damas. Elle semble précéder la dispersion des chrétiens de Jérusalem, elle est peut-être due à des chrétiens du nord de la Palestine qui y seraient venus, ou encore aux Juifs qui se seraient convertis en Ac. 2.

Ac. 9:19,20 nous apprend que Paul a passé quelque temps avec eux, et a prêché Jésus-Christ. On peut se demander s'il a bénéficié d'un enseignement de la part des disciples de Damas. En Ga. 1.12, Paul dit qu'il n'a pas été instruit. Cette mention écarte l'idée que Paul se soit placé aux pieds d'un responsable pour recevoir un quelconque enseignement. Paul était capable, par sa formation et sa personnalité, de tirer les conséquences de la certitude nouvelle qui était la sienne, que le crucifié était le Ressuscité, le Messie. Paul avait sans doute aussi une certaine idée de la doctrine des chrétiens, qu'il aurait acquise pour les besoins de la polémique qu'il avait menée contre eux. Il était d'ailleurs présent au moment du discours d'Etienne.

Paul se met immédiatement à prêcher aux hommes de sa race. On voit son zèle, on voit aussi qu'il a tiré les implications de sa foi nouvelle. Un certain nombre de changements ont dû s'opérer en lui, sa piété a dû être décentrée (ce n'est plus la loi mais Christ), élargie (après la concentration sur Israël, l'élargissement aux nations). L'espérance messianique qu'il avait est devenue réalité présente. On sait qu'il proclamait que Jésus est le Fils de Dieu (v. 20) et le Messie (v. 22). Son message était donc christocentrique.

bulletLE VOYAGE EN ARABIE

Concordance
On est confronté ici au premier vrai problème de correspondance entre les sources. A lire Ac. 9:23, on a l'impression que Paul a quitté Damas à cause de la menace juive pour se rendre immédiatement à Jérusalem. De son côté, Paul, en Ga. 1:17, indique qu'il n'est pas allé tout de suite à Jérusalem, mais en Arabie et qu'il est revenu ensuite à Damas. Ce n'est que trois ans plus tard qu'il est allé à Jérusalem. Les présentations sont donc assez distinctes. Comment concilier ces données ? On peut attribuer à la différence de présentation des centres d'intérêts différents pour les deux auteurs. Pour Luc, il est important que Paul arrive très vite à Jérusalem ; le séjour à Damas ne l'intéresse pas. Quant à Paul, il met l'accent sur son séjour en Arabie pour montrer qu'il n'est pas allé directement à Jérusalem et que son message est une révélation directe de Dieu. Reste à expliquer comment Paul a pu s'enfuir de Damas à cause du représentant du roi Arétas pour aller pour ainsi dire, se jeter dans la gueule du loup, puisque l'Arabie était dirigée par ce roi. En fait Luc dit qu'un temps assez long s'était écoulé avant que les Juifs ne décident d'attenter à la vie de Paul. Cela peut laisser entendre que Paul avait quitté la ville pendant ce temps et que c'est à son retour à Damas qu'ils vont comploter contre lui, en se liguant avec l'ethnarque. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre les allusions à cet événement dans 2 Co.11:32. Nous pourrons donc présenter cette partie de la vie de Paul de la manière suivante : conversion, bref séjour à Damas, séjour en Arabie, retour à Damas, complot des Juifs, fuite et montée à Jérusalem, tout cela pendant une période de trois ans.

L'Arabie
L'Arabie n'était pas que l'immense péninsule arabique désertique, mais le royaume nabatéen, assez vaste, comportant une partie de la péninsule arabique, le Sinaï, et remontant jusqu'à l'Est de la Palestine, pratiquement jusqu'à Damas. Elle ne comptait pas que des déserts, mais des parties peuplées vers le Nord. Elle était gouvernée par le roi Arétas IV. Pourquoi ce voyage ? On a proposé la nécessité d'un temps de retraite et de réflexion. Certains ont imaginé un pèlerinage au Sinaï, un peu à la manière de Moïse et d'Elie. Mais si l'on se tient à la rhétorique développée dans Ga. 1, l'on voit que Paul veut mettre ce point en relief : son activité missionnaire a débuté immédiatement après sa conversion ; il n'a pas attendu de voir les apôtres pour commencer. Sa présence en Arabie peut s'expliquer donc par son désir d'évangélisation. Les peuplades de ces régions, en plus d'être des païens, parlaient un araméen très proche de la langue de Paul. Si par ailleurs Arétas a poursuivi Paul de sa haine, c'est parce que celui-ci a eu une activité missionnaire qui avait probablement déplu au roi. Mais pourquoi exactement l'Arabie ? On n'a pas de réponse !

bulletLA PREMIERE VISITE A JERUSALEM

Elle est mentionnée en Ga. 1:18 et Ac. 9:26ss. Elle se situe trois ans après la conversion de Paul. Les présentations des deux sources sont assez différentes. Dans le livre des Actes, on a l'impression d'un voyage plus important, plus communautaire, car Paul est introduit auprès des apôtres, il leur relate ses expériences, il va et vient avec eux. Il est fait mention aussi d'un ministère auprès des hellénistes. Galates donne l'impression d'une rencontre plus restreinte, plus intime. La visite elle-même est de durée plus limitée, quinze jours, et son motif est de faire la connaissance de Céphas. Il ne faut pas voir dans l'emploi du verbe " faire la connaissance ", le désir de Paul de s'informer auprès de Pierre sur les actes et les paroles de Jésus. Paul ne s'est pas assis, comme un disciple, aux pieds de Pierre, lui qui n'a cessé de revendiquer son égalité avec tous les apôtres. Et s'il voulait avoir des informations sur la crucifixion, c'est à Jean, qui était resté auprès de la croix, qu'il aurait dû s'adresser. Paul ne voit aucun autre apôtre que Jacques. On retiendra qu'il y a une différence de présentation sensible sans incompatibilité absolue, surtout que Jacques a le statut d'apôtre et qu'il y a probablement distinction entre les Eglises de Judée et l'Eglise de Jérusalem. Paul s'intéresse à ses relations personnelles avec les autres apôtres, il veut montrer qu'il ne dépend pas d'eux ; Luc s'intéresse au ministère de Paul, à son accueil à Jérusalem, à son travail parmi les hellénistes. C'est pendant ce séjour que Paul a eu la vision dans le temple au cours de laquelle le Christ lui enjoignit de quitter Jérusalem et de se tourner vers les nations (Ac. 22:17-21).

bulletMINISTERE EN SYRIE ET EN CICILIE

Après sa visite à Jérusalem, Paul fera un long séjour en Syrie et en Cilicie. Ga. 2:1, dit que ce séjour a duré 14 ans. Luc, bien qu'au courant de ce séjour puisqu'il dit qu'on est venu chercher Paul à Tarse (Ac. 11:25), n'en parle pas. Nous savons aussi que la lettre rédigée au cours de l'assemblée des apôtres a été envoyée aux Eglises d'Antioche, de Syrie, et de Cilicie (Ac. 15:23). Qui les a fondées et quand ? Probablement Paul, pendant les 14 années de Ga. 2:1. On peut penser que ce ministère n'a pas été facile, que Paul a subi des vexations de toute nature, surtout de la part des Juifs. Quand on pense à 2 Co. 11, on peut penser qu'une partie des difficultés décrites a eu lieu dans le cadre de ce ministère. Pourquoi avoir choisi ces régions ? Peut-être par attachement à son pays natal ; peut-être aussi parce que l'apôtre avait arrêté un projet d'évangélisation de toutes les nations dès sa conversion.

bulletMINISTERE A ANTIOCHE

Après le ministère en Syrie et en Cilicie, Ga. mentionne le 2ème voyage à Jérusalem. Mais Luc indique que Paul s'est rendu à Antioche (Ac.11:26). La fondation de l'Eglise d'Antioche est due à la persécution ; elle fut en effet l'oeuvre des dispersés venus de la ville de Jérusalem et qui parlent aux grecs (Ac. 11:19ss). C'est Barnabas qui va le chercher à Tarse pour l'amener à l'Eglise, sans doute à cause du nombre élevé de personnes et peut-être à cause de la présence des pagano-chrétiens. C'est un ministère d'enseignement important dans une Eglise importante par le nombre des disciples, "une foule considérable" et par sa structure (Ac. 13:1). Paul qui avait travaillé seul jusqu'à présent, va profiter de l'appui de cette communauté. C'est elle qui va soutenir l'entreprise missionnaire et sera une plaque tournante du ministère de Paul et de ses compagnons.

Antioche est une ville très importante. Elle a été fondée dés 300 avant J.C. par Séleucus, un des généraux d'Alexandre et deviendra la 3ème ville de l'empire romain après Rome et Alexandrie. Strabon dit qu'elle comptait 500 000 habitants. Son importance lui vient de la volonté politique de Séleucus, de sa position géographique : elle est construite sur le fleuve Oronte, donc en communication avec la Méditerranée. C'est aussi un centre religieux, dont les sanctuaires les plus célèbres sont consacrés à Apollon (on dit qu'il s'agit de cultes somptueux donnant lieu à des excès de divers ordres). La ville a été un peu la rivale d'Alexandrie au début. Sans doute pour lui faire contrepoids, elle a attiré les colons Juifs, et ils y étaient fort nombreux. Ils y étaient bien acceptés, et avaient droit de cité, au même titre que les grecs. Josèphe dit qu'ils y ont fait de nombreux prosélytes.

bulletLA DEUXIEME VISITE A JERUSALEM

C'est pendant ce séjour à Antioche qu'aura lieu une famine terrible (Ac. 11:27-30). L'Eglise d'Antioche décide alors de venir en aide aux chrétiens de Judée ; ce sont Paul et Barnabas qu'elle choisit pour accomplir ce service en faveur de Jérusalem. Leur retour est mentionné en Ac. 12:25. Luc nous apprend auparavant que cette action a été motivée par un prophète qui annonça la famine. Ga. 2 parle aussi de cette visite ; elle a lieu 14 ans après la première. Les affinités entre les deux textes sont beaucoup plus importantes que les quelques nuances, facilement explicables. Dans les deux textes le voyage survient après une révélation, les participants sont Paul et Barnabas. La présentation de Paul est plus détaillée que la première fois. Certains veulent critiquer l'apôtre et l'amener à des décisions qui appuieraient leur conception juive de la circoncision, mais Paul ne se laisse pas intimider (v. 5). Les grandes personnalités de l'Eglise de Jérusalem ne lui imposent rien ; il y a une reconnaissance mutuelle de leurs ministères. Luc de son côté n'en dit pas grand-chose, sinon le motif, amener la collecte, et le retour. Les deux auteurs n'abordent pas ce deuxième voyage du même point de vue. Luc s'intéresse aux relations entre l'Eglise d'Antioche et celle de Jérusalem. Paul s'intéresse à ses relations avec les autorités de l'Eglise de Jérusalem, et désire montrer aux Galates que son Evangile n'est pas soumis à une reconnaissance des apôtres. Le voyage a été l'occasion de clarifier les choses : l'Evangile à prêcher et la répartition du champ d'action missionnaire.

Pour la plupart des exégètes non évangéliques, Ga. 2 doit être compris comme le compte-rendu de l'assemblée des apôtres et par suite le voyage de Ga. 2 doit être identifié avec celui de Ac. 15 et non avec celui de Ac. 11. D'autres vont encore plus loin et posent que le voyage de Ac. 11 et Ac. 15 ne sont en réalité qu'un seul. Ce point de vue suppose que Luc n'est pas un historien scrupuleux ; il aurait trouvé dans ses sources deux mentions du voyage à Jérusalem sans se rendre compte qu'il s'agissait en fait du même. On aurait donc affaire à un doublet, à deux mentions du même épisode (certains raffolent des doublets !). Mais la solution suivante est plus satisfaisante et permet d'harmoniser réellement les deux sources :

Galates Actes
1er voyage 1:18-19 9:26ss
2ème voyage 2:1-10 11:27ss ; 12:25
3ème voyage 15

L'étude de la relation des deux textes dépend en réalité des destinataires de Ga. Deux thèses s'opposent et ont des défenseurs dans tous les camps. En effet, Paul, en écrivant sa lettre, l'adresse aux Eglises de la Galatie dont la localisation divise les exégètes. Les uns disent qu'il s'agit des Eglises fondées lors du deuxième voyage missionnaire ( Ac. 16:6 et 18:23) ; ce sont les tenants de la thèse nord-galatique. D'autres préfèrent les identifier avec les communautés fondées lors du premier voyage (Ac. 13-14), ce sont les tenants de la thèse sud-galatique. Le choix de la Galatie du Sud donne plus de cohérence aux événements et au développement théologique. Cette thèse nous évite de soupçonner Luc d'inexactitude. De plus l'incident d'Antioche se comprend mieux, s'il a eu lieu avant Ac. 15. La thèse de la Galatie du nord, ne permet pas de comprendre comment Paul a pu omettre un voyage à Jérusalem, celui de Ac. 11:27, alors qu'il faisait serment de dire la vérité (1:21). Comment, par ailleurs, n'a-t-il pas fait allusion au décret de l'assemblée des apôtres ? Les partisans de la Galatie du nord sont tenus par la date de 54-56 qu'ils estiment incontournable parce qu'ils situent la rédaction de la lettre aux Galates pendant le 3ème voyage de Paul. Pour quelle raison ? Parce que, d'abord, Paul dit aux Galates en 4:13, que ce fut à cause d'une infirmité de la chair qu'il leur a annoncé l'Evangile la première fois. Paul a donc vu déjà deux fois les Galates, et ces visites sont identifiées avec Ac. 16:6 et Ac. 18:23). Mais on peut tout aussi bien les identifier avec l'aller et le retour du premier voyage. Quant à la maladie, elle aurait pu frapper Paul pendant ce même voyage. On peut aussi combiner la théorie de la Galatie du sud avec la date tardive ; les deux visites seraient ainsi celles du premier voyage et de Ac. 16:6. Mais il est préférable de garder la date 48-49 car cela permet de tenir compte de façon plus intelligible des événements.

bulletINCIDENT D'ANTIOCHE

Paul et Barnabas, après avoir accompli leur mission retournent à Antioche. Pierre aussi, une fois échappé aux mains d'Hérode, "s'en alla et se mit en route pour une autre destination" (Ac.12:17), à savoir Antioche. Contrairement aux prescriptions du judaïsme qui interdisaient aux Juifs de manger à la même table avec des païens, à Antioche, les chrétiens d'origine païenne et ceux d'origine juive ne se séparaient pas au moment des repas. C'était là la reconnaissance de la part des Juifs chrétiens que Dieu offre désormais le salut à tous. Cette réalité Pierre l'a expérimentée quand Dieu a mis devant lui des animaux impurs et l'a invité à manger. Mais quand il était à Jérusalem, il continuait à observer cette règle pour ne pas détruire son témoignage auprès des Juifs. Une fois à Antioche rien ne pouvait l'empêchait de se joindre à ses frères d'origine païenne, à manger à la même table qu'eux, et vivre comme eux. Il montrait par là que, pour être chrétien, il n'était point nécessaire de vivre comme un juif.

Quelque temps plus tard arrivèrent, envoyés par Jacques (Ga. 2:12), on ne sait pour quelle raison, des chrétiens qui étaient encore pharisiens. Ils furent scandalisés de voir une telle mixité entre judaïo- et pagano-chrétiens. Ils ne tardèrent pas d'ailleurs à le démontrer en se mettant à part. Leur comportement a poussé Pierre à se mettre lui aussi à l'écart de la table communautaire, et à sa suite, puisqu'il était un personnage important, les autres juifs, et même Barnabas. Pierre a agi de la sorte par peur des visiteurs ; il tenait à passer à leurs yeux pour un observateur scrupuleux des prescriptions juives, pour ne pas perdre sans doute son prestige à Jérusalem. Ce faisant, il trahissait ses propres convictions.

La réprimande que lui adresse Paul se devait d'être publique parce que son attitude provoquait un schisme au sein de l'Eglise. En effet son retrait mettait en danger la vérité de l'Evangile, puisqu'il laissait entendre que les païens devaient se plier à la loi, s'ils voulaient rejoindre les chrétiens d'origine juive. Paul le reprend donc en ces termes : "si toi qui es Juif, tu vis à la manière des païens, comment peux-tu forcer les païens à judaïser ?" (Ga. 2:14). Autrement dit, Pierre ne pouvait imposer ce que lui-même ne respectait pas. Les pagano-chrétiens ont certainement compris le raisonnement et suivi Paul. Il est impossible de prétendre que Paul n'a pas eu la victoire. S'il ne rapporte pas la réaction de Pierre, ni les suites de l'incident c'est parce que cela ne s'inscrivait pas dans sa démonstration. Par ailleurs comment aurait-il pu faire allusion à quelque chose qui se serait soldé par sa propre défaite, alors qu'il signifiait sûrement que son Evangile n'a pas été rejeté ?

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